Première déclaration du GSI-UITQI: le vote en faveur du Brexit est une défaite pour les capitalistes !

Le Premier ministre conservateur, D. Cameron, avait utilisé la menace de ce référendum comme un moyen de pression sur les institutions européennes et les gouvernements des autres États membres.

Il avait obtenu, à la fois un durcissement de la politique pro capitaliste le l’UE et de nouvelles dérogations qu’il comptait utiliser pour désigner un bouc émissaire pratique pour le charger de tous les maux en réalité dus au capitalisme, à l’exploitation : les immigrés.À peine revenu de Bruxelles, triomphant, M. Cameron a annoncé la tenue du référendum tant promis, en appelant à voter pour rester dans l’UE (Remain).

À travers ce référendum, D. Cameron, voulait faire avaliser, plébisciter, une aggravation de la politique menée en faveur des capitalistes, de la finance parasitaire représentée par la « City ».Certes, certains des plus nationalistes, des plus réactionnaires, des plus xénophobes, nostalgiques de W. Churchill, préfèrent regarder vers le grand large (leur ancien empire, dont les USA, leur ancienne colonie)1.

Mais à jouer avec le feu, on se brûle ; aussi, les Britanniques ont pris M. Cameron au mot. Les plus précaires, les plus exploités, les plus menacés ont voté Leave ! Les quartiers et villes ouvrières, les secteurs défavorisés de la population, la petite bourgeoisie menacée de déclassement, ont voté très majoritairement pour le « Brexit ».

Le vote Leave des Britanniques est une défaite des capitalistes et une gifle magistrale pour les tenants de la politique ignoble ouverte par feu M. Thatcher et continuée avec zèle par ses successeurs, jusqu’à Cameron.

Certes les grandes manœuvres sont commencées depuis longtemps pour assurer des portes de sortie aux capitalistes, comme le rapprochement des sociétés de bourses de Londres et de Francfort.

Certes l’UE, comme chaque fois qu’elle est confrontée à un rejet démocratique de sa politique, met tout en œuvre pour obtenir un second vote qui annulerait le premier.

Cependant, le vote en faveur du Brexit exacerbe les tensions entre les impérialismes d’Europe et renforce les contradictions entre les diverses conceptions d’une Europe au service du capital.

En tout état de cause, l’onde de choc politique est telle que le projet d’accord de libre échange USA-UE (le TTIP/TAFTA) peut être considéré comme la première victime collatérale du Brexit.

La crise du Royaume-Uni est d’un niveau jamais atteint depuis la fin de la Seconde guerre mondiale. Le parti conservateur, le parti de Cameron, et la parti travailliste, le parti de Corbyn, qui tout deux ont appelé au Remain sont au bord de l’explosion.

Aussi, contradictoirement, ce vote pourrait avoir pour conséquence d’ouvrir la voie à la séparation de l’Écosse, voir de l ‘Ulster, c’est-à-dire à la désintégration du Royaume-Uni et à l’unification de la République d’Irlande…

La crise de l’UE vient d’être portée à un degré sans précédent. Elle peut désormais imploser. Les réunions et sommets en tous genres se multiplient.

Fébrilement, chacun en Europe y va de sa proposition pour sauver l’UE par un « sursaut » (Hollande et Sarkozy utilise le même terme), sursaut qui passerait, par exemple, par un nouveau traité.

Non, la solution ne doit pas se situer dans le cadre des institutions de l’UE ! La réponse de la classe ouvrière et des jeunes de toute l’Europe doit être l’exigence de l’abrogation des traités de l’Europe capitaliste.

Ces traités qui organisent le dumping social, la concurrence sans fin entre les travailleurs, le démantèlement des services publics ou la privatisation des plus rentables de ceux-ci, comme l’éducation et la santé.

Ces traités organisent méthodiquement la destruction de la protection sociale et des retraites, enfoncent les travailleurs, les chômeurs, les retraités dans la pauvreté et vendent à la jeunesse le mirage des universités « à l’américaine » avec en réalité des dettes pour le reste d’une vie de précarité.

Oui, les traités de l’UE capitaliste doivent être purement et simplement abrogés. Oui, nous réaffirmons que la seule issue est la rupture avec le capitalisme pour une autre Europe, une Europe par et pour les travailleurs : les États-unis Socialistes d’Europe !

Pour une République socialiste fédérative des îles britanniques, dans le cadre des États-unis socialistes d’Europe !

Oui, les traités de l’UE capitaliste doivent être purement et simplement abrogés. Oui, nous réaffirmons que la seule issue est la rupture avec le capitalisme pour une autre Europe, une Europe par et pour les travailleurs : les États-unis Socialistes d’Europe !

Pour une République socialiste fédérative des îles britanniques, dans le cadre des États-unis socialistes d’Europe !

À Paris, le 26 juin 2016, le Groupe Socialiste Internationaliste, Section française de l’Unité Internationale des Travailleurs – Quatrième Internationale

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